Noël en Provence
Retrouvez en fin d’article une recette facile et peu coûteuse pour vos repas de fêtes !
C’est bientôt Noël !
Certains d’entre vous ont probablement décoré le sapin, d’autres ont peut-être entamé le calendrier de l’avent et les plus prévoyants ont déjà établi les menus pour les fêtes … Sans oublier la course aux cadeaux !
Et bien, moi, j’ai voulu remonter le temps et voir un peu quelles étaient les (vraies) traditions en Provence au moment de Noël …
Certes, ces traditions sont nombreuses (la confection de la crèche, la messe de minuit etc …) mais je préfère m’attarder sur les principales : celles du repas du réveillon :-)…
Voici les 3 règles pour fêter Noël dans la pure tradition :
1. Une TABLE sans superflu …
Pas besoin de paillettes, d’assiettes dorées ou de chemin de table, traditionnellement, la table dressée doit comporter 3 nappes de taille décroissante qu’on lèvera au fur et à mesure des repas :
- une pour le « gros souper » (le dîner du 24 décembre),
- une pour le déjeuner du jour de Noël,
- une pour le soir du 25 décembre (repas généralement composé des restes).
Ensuite, tel un vrai Provençal, on déposera sur cette table :
- les lentilles ou les blés de la Sainte-Barbe (le 4 décembre – jour de la Sainte Barbe – parsemez des graines de blé ou des lentilles sur une assiette garnie d’un lit de coton humide pour les faire germer),
- une branche de houx pour porter bonheur 🙂
- trois bougies (en référence à la Trinité)
- un pain posé à l’endroit et coupé en 3 : la « part du pauvre », la «part des convives» et la «part fétiche» qu’on conservera dans une armoire.
- sans oublier le «couvert du pauvre» : dressez votre table avec un couvert en plus. Le «Pauvre» désignant ainsi celui qui est décédé mais qui pourrait être aussi un mendiant qui passe et demande l’aumône (oui, oui ! Autrefois cela pouvait arriver …)
2. Un dîner pantagruélique : « Le GROS SOUPER »
«Lou gros soupa» (en provençal) est le dîner pris en famille le 24 décembre, avant la messe de minuit.
Il devra être composé de 7 plats «maigres» (maigre … tout est relatif !), généralement à base de poisson ou de légume (car la viande est réservée pour le déjeuner du 25 décembre), tels que :
- l’aigo boulido (cette soupe qui signifie «eau bouillie» est préparée à base d’aïl et de sauge bouillie que l’on sert sur des tranches de pain rassi frottées d’aïl et imbibées d’un filet d’huile d’olive vierge),
- l’alauso a l’estoufado (ou «alose à l’étouffée», sorte de grosse sardine accompagnée d’oseille et cuite à la vapeur, à petit feu, dans une cocotte fermée),
- la merlusso a la raïto (ou «morue à la raïto» qui est simplement de la morue cuite dans une sauce provençale à base d’oignons, de vin rouge, d’ail, de persil, de thym, de laurier, de câpres, d’olives noires et de tomates),
- divers plats à base de légumes dont les épinards aux escargots, la soupe aux choux et l’anchoïade…
Au retour de la messe de minuit, on servira les 13 desserts accompagnés d’un verre de bon vin cuit, et pour ceux qui pourraient avoir un petit creux, on servira la «petite oie» dont toutes les parties sont cuisinées (le cou, les bouts d’ailes, les pâtes, le gésier, le foie …). Cette oie a été, au fil du temps, remplacée par la fameuse Dinde de Noël.
3. Ne pas oublier les 13 desserts !
En fait, il n’y a pas vraiment de liste proprement dite … Les 13 desserts varient selon les villes, les villages ou même selon les foyers dénombrant ainsi près de 50 desserts !
Et oui ! La liste peut s’accroître en même temps que votre gourmandise !
Voici quelques idées :
La pompe à l’huile, la fougasse, les noix, les noisettes, le nougat blanc et noir, les fruits confits, les pommes, les poires, les oranges, les raisins frais, le vin cuit, les dattes, la pâte de coing et autres pâtes de fruits, les Calissons d’Aix, les oreillettes, les bûgnes, les mendiants, les olivettes, les orangettes, les sarments, les fruits secs (abricots, figues, raisin…), les clémentines, les chocolats divers et variés, les marrons glacés etc…
Attention aux indigestions !
Après tout ça vous restera-t-il de la place pour la fameuse Bûche de Noël ?
Bon OK … J’admets qu’on est un peu loin des traditions avec nos foies gras, nos langoustes et nos coquillages mais l’important est de se retrouver en famille et de voir les enfants ouvrir leurs cadeaux … non ?
Et vous quel sera votre menu de réveillon ? N’hésitez pas à nous ouvrir l’appétit en laissant vos suggestions en commentaire !
Voici ma recette des « Gambas sautées et fumées aux aiguilles de pin » :
Pour changer de tous ces plats traditionnels et onéreux, je vous propose de réaliser un met original, convivial et à la portée de tous … La quantité des ingrédients variera selon vos goûts, le nombre de convives et la destination de la recette (en apéritif, en entrée, en plat …)
- Ramassez, dans la colline, des aiguilles de pin de bonne qualité (de préférence, ramassez-les quelques jours en avance, rincez-les et faites-les sécher).
- Commandez puis retirez chez votre poissonnier la quantité de gambas désirée, décortiquez-les en conservant la queue seulement puis incisez-les sur la longueur du dos afin d’en d’extraire le « boyau » (ce qui donnera également une jolie forme à la cuisson).
- Préparez vos aromates : ail haché, persil émincé, huile d’olive, piment d’Espelette.
- Au moment du repas, faites sauter et dorer à l’huile d’olive vos gambas dans une grande poêle ou un gros sautoir ajoutez l’ail, le persil haché et le piment d’Espelette en poudre, bien mélanger puis éteindre le gaz.
- Disposez vos gambas en couronne de manière à avoir un cratère vide au milieu de la poêle et y déposer les aiguilles bien sèches.
- Mettre le feu aux aiguilles à l’aide d’une allumette, attendre que le feu ait bien pris puis fermer la poêle/sautoir avec un couvercle pour étouffer le feu. Laisser ainsi se consumer les aiguilles.
- 3 à 4 minutes plus tard, soulevez le couvercle (directement sur votre table pour plus de spectacle !)
- Servez vos convives …
- Bonne dégustation !
Julien.
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Bonjour,
Cet article est très intéressant. La tradition du repas de Noël est riche en symboles. Et c’est bien de nous le rappeler ! Je suis justement en train d’essayer de mettre au point pour Noël une buche aux treize desserts ! Mon idée était de faire un roulé avec une compotée de fruits frais et secs, la recouvrir de chocolat et la décorer avec clémentines confites, mendiants, nougat mais je n’ai pas encore réussi à caser la pompe à l’huile ! 🙂
Votre recette m’interpelle, je vis sous les pins et je cherchais justement ce que j’allais fumer avec !
Et pour clôturer le sujet du Noël provençal : A l’an que ven, que se siam pas mai que siguem pas mens 🙂
Amicalement
Merci Cathy !
Super idée pour la bûche aux 13 desserts : voilà une recette originale ! Je pense que ce doit être un sacré travail ! En ce qui concerne la pompe à l’huile, en effet, ça me paraît difficile de l’intégrer à votre bûche … Et en même temps c’est si bon nature ! Bon courage !
Julien.
Allegre ! Allegre! Dieù nous allegre !
Dieù nous fagui la graci de veire l’an que vèn
E se li sian pas mai, que li fuguèn pas mèns